La vie est parfois injuste et ceci, Willow l’a bien expérimenté depuis sa naissance. Le 22 décembre, une petite blonde sortit le bout de son nez en faisant une heureuse. Certes Madame Miller était addict à la drogue au point de se bousiller la vie, mais cela ne l’a pas empêchée d’être la plus heureuse du monde lorsqu’elle prit sa petite Willow dans les bras pour la première fois. Elle s’était promis depuis ce jour-là, qu’elle prendra soin d’elle et ferait tout son possible pour l’élever comme il se doit.

La petite blonde grandissait de jour en jour, le monde était une vraie découverte pour elle, et elle s’amusait à jouer la curieuse en compagnie de sa mère. Elle avait vécu sans une figure paternelle et à vrai dire elle s’en fichait un peu. Ce dernier n’avait pas la moindre idée de son existence, alors pourquoi se casser la tête pour un père qui ne sais même pas qui nous sommes ? A vrai dire, sa mère représentait tout pour elle, elle était sa mère, son père, sa sœur, sa tante… Elles n’avaient aucune autre famille alors elles s’en sortaient toutes les deux à leur façon et pourtant personne ne pourrait dire qu’elles étaient malheureuses, car ce n’était pas le cas.

Cependant les bonnes choses ont toujours une fin, Willow ne pouvait pas être heureuse toute sa vie, c’était comme une prophétie qui l’attendait sagement. Du jour au lendemain, la petite fille âgée de onze avait tout perdu, tout ce qu’elle avait de plus précieux venait de l’abandonner. Elle venait de ressentir ce sentiment d’abandon pour la première fois et c’était comme un couteau qu’on lui avait planté dans le cœur, c’était très difficile d’y croire. Et pourtant c’était la seule vérité, sa mère avait quitté ce monde et l’avait abandonné, la laissant toute seule dans ce monde cruel et sans pitié. Sa mère avait certainement oublié qu’elle avait une petite fille et avait profité de ce petit moment ou son bébé -comme elle aimait la surnommer- dormait pour qu’elle se fasse plaisir avec une dose de drogue plus importante d’habitude. Le lendemain matin, elle n’était déjà plus là, laissant Willow devant le corps inerte de sa mère, essayant de la réveiller mais sans succès. Ce jour-là, fut le pire anniversaire que Willow n’ait jamais eu.

Après cet événement tragique, Willow fut baladée d’une maison à l’autre. Elle n’avait plus trop le choix que de suivre leurs instructions. Personne ne comprenait cette souffrance qu’elle avait vécu et étaient tous comme des brutes et sans pitié. A son arrivée au foyer de Phoenix, la jeune blonde ne trouvait pas sa place auprès des petites filles larmoyantes, elles étaient tous en train de se lamenter de leur sort et tout ceci Willow en avait un peu marre. Elle avait longtemps eu le temps de pleurer, taper dans les murs et crier au monde à quel point la vie a été injuste avec elle, mais elle savait qu’elle n’allait pas passer sa vie entière à en vouloir au monde entier. Elle avait donc essayé de s’éloigner de cet air pollué en sortant se balader dehors, rien de mieux que des balades nocturnes pour se ressourcer. Pendant ses sorties, elle avait fait la rencontre d’une bande d’amis qui l’ont vite intégré dans leur cercle. C’était tellement plus facile d’être un garçon, ils ne se prenaient pas la tête pour rien et ne faisaient pas de chichi, ils étaient cool et voulaient simplement profiter de la vie. C’était évidemment ce qui plaisait à Willow, elle se sentait elle-même lorsqu’elle était en leur compagnie, elle se sentait enfin intégrée et avait trouvé une deuxième famille, car oui pour la jeune femme c’était son unique famille après la mort de sa mère. Elle avait également fait sa rencontre au sein de cette bande. La rencontre de celui qui a fait battre son cœur pour la première fois, celui qui la faisait rire et la laissait aux anges à chaque fois qu’ils se quittaient, celui qui la mettait dans tout ses états lorsqu’elle le voyait sourire. Ashley avait donc été sa plus belle rencontre et elle aurait un peu de mal à l’oublier.

C’était donc le cas. Trois ans plus tard, Willow subissait une deuxième fois un abandon. Du jour au lendemain, Ash l’avait quitté à son tour sans rien lui, il n’avait laissé aucune trace, rien. Elle avait cherché pendant des jours, des mois, mais sans succès. Il était certainement mort, c’était l’unique idée qu’elle s’était donnée pour ne pas se sentir trahie, car oui le fait qu’il ait quitté ce monde sans même lui en parler était une trahison pour elle. Elle avait perdu espoir et en était presque devenue folle, la seule chose qui l’avait empêché de sombrer était le petit être dans son ventre. Oui, elle était enceinte de lui mais il n’était plus là pour eux deux. Malgré cela, elle décida de garder l’enfant, elle ne voulait pas qu’on lui parle d’avortement même si elle n’avait que seize ans. C’était son enfant à elle et lui, son seul souvenir de lui, alors elle n’allait pas l’abandonner. Elle avait suffisamment vécu de solitude dans sa vie pour comprendre qu’elle ne voulait pas abandonner son enfant. La famille d’accueil dont laquelle elle se trouvait, refusant catégoriquement qu’elle garde cet enfant, l’ont rapidement foutu dehors sans aucune pitié. Quel monde cruel !

Pourtant ce n’est pas la raison pour laquelle elle fut séparée de son enfant. Elle y tenait comme la prunelle de ses yeux et s’était promit de l’élever par tous les moyens possibles, comme ce que sa mère disait. Mais malheureusement c’était le karma, à un mois de l’accouchement, elle perdit le dernier espoir qui lui restait dans cette vie. Elle a également appris que peut être elle resterait sans enfant dans le futur. Comment rester stable après tout ceci ? Elle n’en avait strictement aucune idée.

Elle n’avait tout de même pas baissé les bras. Elle était une dure à cuir malgré toutes ses souffrances qu’elle essaie d’enfouir au fond d’elle. Elle avait tenté de mettre son passé de côté et de tourner la page. Elle s’était concentrée sur ses études car ils étaient l’unique chose qui lui permettrait de réussir sa vie, de ne plus être cette enfant au passé tragique, d’avoir une vie normale et peut être même une famille. Elle avait clairement un objectif en tête et elle n’allait pas facilement s’en détourner. L’humanitaire était une chose qu’elle privilégiait alors elle se voyait bien se lancer dans la médecine. C’était un challenge pour elle et n’avait pas l’intention d’échouer. Déterminée, elle avait brillamment réussi sa première année et gravissait les échelons petit à petit.

Il fallait que tout bascule encore fois. Elle l’avait revu. Cet homme qu’elle pensait mort, le père de son enfant qu’elle avait perdu. Elle l’avait longtemps détesté pour l’avoir abandonné, pour l’avoir menti et surtout l’avoir laissé affronter ces souffrances toute seule. Elle s’était éloignée de lui et pourtant tout lui faisait revenir à lui, il était comme un aimant dont elle essayait de fuir mais c’est sans succès, ils étaient fait pour se retrouver.

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