La vie était faite de hauts et de bas. Des personnes passaient dans notre vie, occupant un rôle plus ou moins important. D’autres restaient de façon bien plus durable. La vie était ainsi faite. Seuls les gens qui en valaient la peine se trouvaient une place qu’ils occupaient pour un long moment. J’en avais rencontré des gens dans ma vie. J’avais toujours été une femme sociable alors me faire des contacts n’avait jamais été difficile pour moi. Au fil du temps, de nouvelles personnes entraient et venaient dans ma vie tandis que d’autres restaient de façon permanente. Pour être honnête, je ne m’attachais pas à tout le monde. Certains pouvaient aller et venir pour disparaitre du jour au lendemain, je m’en fichais. Pour d’autres en revanche, c’était plus difficile à accepter. Alekseï faisait partie de ces individus là. Je l’avais toujours apprécié, le feeling était bien passé entre nous dès le départ, à tel point qu’on avait fini par coucher ensemble. Plusieurs fois. Mais avec lui, ce n’était pas qu’une histoire de cul. J’appréciais cet homme, il était drôle et j’aimais passer du temps avec lui pour autre chose que de m’envoyer en l’air. Cependant, au fil du temps, nous avions perdu contact sans que je ne comprenne réellement pourquoi. Certes nous avions chacun notre vie et nos problèmes, mais était-ce une raison suffisante pour cesser de se voir ?

En fin de compte, il me manquait. Alors ce matin en me levant je m’étais décidée à me rendre directement chez lui pour comprendre. Je voulais savoir pourquoi il ne me donnait plus de nouvelles. Peut-être avait-il eu un problème grave ? Peut-être avait-il besoin d’aide pour je ne sais quelle raison ? J’avais trop de questions en tête alors aujourd’hui, je m’étais décidé à franchir le pas. Je voulais en avoir le cœur net. S’il avait un souci avec moi, je voulais le savoir. Je m’étais donc préparée et je m’étais rendue chez lui en fin début d’après-midi. Je n’étais pas sûre qu’il soit chez lui. S’il n’était pas là, je pouvais toujours aller faire un tour en ville et revenir plus tard. Mais une chose était certaine, il me fallait des réponses aujourd’hui. Arrivée devant sa porte, je sentis comme une pointe de nervosité me tordre l’estomac. Et s’il m’en voulait pour quelque chose ? Oui, mais quoi ? Ah ! Mon imagination était en train de me torturer ! Je ne pouvais plus attendre. Je remettais la poignée de mon sac sur mon épaule et je levais la main vers la porte pour frapper. Je ne pouvais plus faire marche arrière. A moins qu’il ne soit pas chez lui.

Depuis plusieurs mois Alekseï ne connaissait plus les grasses matinées et le responsable de ça n'était autre que son fils Iwan. Ce dernier était toujours en effet bien matinal, mais heureusement pour le brun, il ne le réveillait pas par des pleurs désagréables, mais plutôt par des petits gazouillis adorables. Autant dire que c'était un réveil nettement plus agréable pour le jeune homme. D'ailleurs cela permettait au brun de savoir lorsque son fils avait vraiment quelque chose et qu'il traduisait ça par des pleurs. Aujourd'hui en tout cas l'enfant âgé de 10 mois avait réveillé son père dans la bonne humeur et du coup cela n'avait pas embêté Aleks de se lever. Il avait même pris plaisir à le sortir de son lit, avant de s'amuser un peu avec lui sur son lit. Après quoi le jeune homme l'avait laissé s'échapper à quatre pattes dans la maison tandis que lui s'était affairé à lui préparer son biberon. Plusieurs minutes après, il avait récupéré le bambin dans le salon pour lui donner son biberon, avant d'aller l'habiller et faire de même pour lui. Puis le reste de la matinée Aleks avait laissé son fils jouer tandis que lui s'était occupé de quelques-uns de ses dossiers. L'heure de midi arrivant, le brun s'était alors affairé à préparer à manger pour son fils avant de lui donner et d'aller ensuite le coucher pour sa sieste. De son côté le jeune homme avait à son tour mangé avant de tout débarrasser et de mettre ça dans le lave-vaisselle.

Après quoi il s'était apprêté à se remettre au travail lorsqu'il avait soudainement entendu quelqu'un frapper à sa porte. N'attendant personne en particulier, le brun avait alors froncé les sourcils tout en se dirigeant rapidement vers l'entrée. Il était en effet hors de question pour Iwan d'entendre la sonnette retentir. Heureusement le Russe avait rapidement atteint son objectif et il avait ainsi pu ouvrir la porte avant le moindre incident. La porte ouverte, le brun n'avait pas réussi à dissimuler sa surprise d'y découvrir Charlie. Il y avait tellement de jours, voire même de semaines qu'il ne l'avait pas vu. « Charlie » Avait-il alors déclaré avant d'ouvrir un peu plus la porte sur la blonde. « Mais qu'est-ce que tu fais là ? » Le jeune homme était assez intrigué par cette soudaine visite, d'autant plus que jamais la blonde n'était venu chez lui avant ce jour-là. D'ailleurs avant qu'elle n'ait eu le temps de répondre quoi que ce soit, le brun en venait à se décaler pour la laisser entrer. « Vas y entre, je t'en prie » Il n'allait tout de même pas la laisser sur le pas de la porte.

Je ne comprenais pas cette soudaine disparition des radars. On ne pouvait pas dire qu’on se parlait tous les jours avant, mais il y avait quand même un minimum. Là depuis quelque temps, il n’y avait plus rien. Silence radio. Est-ce qu’il était toujours vivant au moins ? Non parce que là, je me posais la question quoi ! Ou alors, il avait un souci avec moi ? C’était possible aussi même si je ne voyais pas ce qu’il pouvait me reprocher. La dernière fois qu’on s’était vus, on s’était quittés en bon terme alors qu’est-ce qu’il s’était passé ? Et puis, dans l’hypothèse où il avait un problème avec moi, je préférais qu’il me le dise directement au lieu de faire le mort comme il le faisait. Fut un temps j’avais tenté de le contacter, de l’appeler mais il ne me répondait jamais. Alors forcément au bout d’un moment j’avais abandonné. Sauf que ça commençait à m’énerver qu’il m’évite comme ça. Peut-être qu’il évitait tout le monde, je n’en savais rien, mais ça ne me plaisait pas qu’il me snobe comme ça. Je voulais en avoir le cœur net alors je m’étais payée le culot de débarquer chez lui comme une fleur.

Evidemment lorsqu’il ouvrit la porte, la surprise le submergea. Ça se lisait sur son visage, il était étonné de me trouver là. Il me posa d’ailleurs la question de savoir ce que je faisais là. Sérieusement ? Il ne voyait pas où était le problème ? Il ne me laissa pas le temps de répondre quoi que ce soit et m’invita à entrer. Bon au moins, c’était déjà une bonne chose, il ne comptait pas me faire poireauter sur le seuil de sa porte. J’entrais donc chez lui, avançant de quelques pas dans son entrée avant de me retourner vers lui. « Et bien je viens m’assurer que tu n’es pas mort. Contente de voir que tu es toujours vivant. » J’étais légèrement amère. Après tout ce temps, voilà tout ce qu’il trouvait à me dire. Ou plutôt à me demander. Qu’est-ce que je faisais là ? Bon sang. « Tout allait bien, on se voyait souvent et d’un seul coup silence radio. Ça fait des mois que tu m’ignores. J’ai essayé de te joindre à plusieurs reprises mais tu ne m’as jamais répondu. Alors Aleks si tu as un souci avec moi, j’aimerais autant que tu me le dises parce que je n’aime pas ce comportement. Quand on a quelque chose à reprocher à quelqu’un on lui dit, on ne fait pas le mort. » Je croisais les bras, bien décidée à lui tirer les vers du nez. « Je ne bougerais pas d’ici tant que tu ne m’auras pas dit pourquoi tu as coupé les ponts du jour au lendemain. » J’étais bornée, quand j’avais une idée en tête, je ne l’avais pas ailleurs et il le savait. Il avait parfaitement conscience que j’étais tenace et que je ne comptais pas lâcher l’affaire. Il était temps qu’il se mette à table.

Aleks qui n'attendait personne ce jour-là, avait été surpris de trouver Charlie sur le pas de sa porte. D'autant plus que cela faisait plusieurs mois qu'il ne l'avait pas vu donc la surprise avait été d'autant plus grande. Le jeune homme lui avait d'ailleurs directement demandé ce qu'elle faisait là, avant de l'inviter à entrer chez lui. Après tout il n'allait pas la laisser sur le pas de sa porte. Si elle était là, c'était probablement dans un but précis et Alekseï ignorait encore lequel. Une fois la blonde à l'intérieur de son appartement, le jeune homme avait refermé sa porte d'entrée avant de porter son attention sur la blonde qui n'avait finalement toujours pas répondu à sa question. Silencieux, Aleks l'avait alors laissé reprendre la parole et la jeune femme ne s'était pas fait prier pour le faire. En effet directement elle lui avait confié que si elle était ici c'était pour s'assurer qu'il n'était pas mort. Cette constatation faite, la jeune femme était bien contente de voir qu'il était toujours vivant. Soupirant le Russe avait essayé de comprendre où elle voulait en venir. « Charlie... » Avait-il alors tenté, mais déjà la blonde avait repris la parole pour se plaindre que cela faisait des mois que le brun l'ignorait alors qu'à la base tout allait bien entre eux. La jeune femme cherchait à comprendre pourquoi Aleks n'avait notamment pas répondu à ses appels. Pour la belle blonde si le jeune homme avait un souci avec elle, elle préférait savoir pourquoi. En effet pour la jeune femme, il valait mieux privilégier la franchise que l'ignorance. Croisant ses bras, Charlie avait poursuivi en disant qu'elle ne bougerait pas d'ici tant qu'elle ne saurait pas pourquoi le brun avait coupé les ponts du jour au lendemain. Loin de se braquer contre le comportement de la blonde, Aleks avait au contraire esquissé un sourire lorsqu'il avait compris pourquoi Charlie s'était pointé chez lui. « Je te manquais ? » L'avait-il d'ailleurs interrogé de façon amusé. Il faut dire qu'Aleks n'avait pas l'habitude de manquer aux gens comme ça alors le comportement de Charlie le touchait d'autant plus. Jamais en effet il n'aurait pensé que son comportement aurait ainsi pu blesser la jeune femme. D'ailleurs cela n'avait pas été vraiment volontaire de la part du Russe qui devait bien maintenant quelques explications à la jolie blonde. Parcourant les quelques mètres qui le séparaient de la jeune femme, le brun lui avait ensuite pris la main une fois à sa hauteur. « Suis-moi » Lui avait-il alors murmuré avant de l'attirer avec lui vers le côté nuit de l'appartement. Puis une fois devant la porte de sa chambre, il avait levé un doigt pour le poser sur sa bouche afin d'intimer le silence à la blonde. « Chuuut » Il n'était pas question de réveiller Iwan. D'ailleurs le plus discrètement possible Aleks avait ouvert la porte, entraînant dans sa suite Charlie jusqu'à ce qu'il soit à hauteur du lit où dormait le bébé. À cette vision, Aleks n'avait pas pu s'empêcher de sourire, avant de murmurer à l'oreille de la jeune femme quelques mots. « Je te présente Iwan, mon fils » Et pour le coup le Russe ne pouvait pas mieux justifier son silence de ces derniers mois. La paternité ne permettait pas toujours de faire ce que l'on souhaitait.

Si je m’étais rendu chez Alekseï sans le prévenir – de toute façon il aurait continué de m’ignorer – c’était pour une raison bien précise. Je voulais savoir pourquoi il avait coupé les ponts avec moi. J’estimais que si on avait un souci avec moi, il fallait le dire au lieu de faire le mort. Je ne supportais pas ce genre de comportement. Si encore nous n’étions que de simples connaissances qui avaient passé une seule soirée ensemble, je pouvais comprendre. Mais là c’était différent ! On s’entendait bien, on couchait ensemble régulièrement, on passait des bons moments ensemble ! C’était limite un ami pour moi ! Alors merde qu’est-ce que j’avais bien pu faire pour qu’il rompe tout contact sans explication ? La situation ne pouvait plus durer, je voulais en avoir le cœur net alors je m’étais payé le culot de débarquer chez lui pour mettre les choses au clair. Il n’essaya même pas de m’interrompre à part en prononçant une fois mon prénom mais pour le reste, il me laissa finir. Heureusement pour lui ! Je n’aurais pas apprécié qu’il me coupe pour me donner des excuses bidon. Cependant, il n’eut pas la réaction escomptée lorsque j’eus terminé de me déchaîner. Un sourire. Est-ce qu’il était sérieux là ? Il osa même me demander si je lui manquais ? Non mais quel toupet ! Je haussais un sourcil, désabusée par sa question. « Oui, mais là n’est pas la question ! Tu te fous de moi en plus ? » Certes, il m’avait manqué parce que je l’aimais bien mais là n’était pas le sujet !

Il sa rapprocha finalement de moi pour attraper ma main et il me demanda de le suivre, en murmurant. Non mais… Qu’est-ce qu’il avait en tête ? Fronçant les sourcils et on ne peut plus dubitative, je le suivais quand même jusqu’à la porte de sa chambre. Alors là… C’était le pompon. « Ne crois surtout pas que le sexe va arranger la situation et te sauver parce que là c’est niet. » Pour qui me prenait-il ? Cependant, il mit un doigt devant sa bouche pour m’intimer le silence. Franchement, je ne comprenais plus rien. Perplexe, je le regardais ouvrir la porte doucement et je m’engouffrai avec lui dans la chambre si silencieuse. A mesure que j’avançais, j’apercevus un lit de bébé… Jusqu’à voir un petit bout de chou dormir à poings fermés. J’en restais bouche bée. Alors que je contemplais le petit dormir, Aleks s’approcha de mon oreille pour me présenter son fils, Iwan. Décidément, tout mon entourage avait des enfants… C’était… Perturbant. Cependant, un sourire apparut sur mon visage en admirant ce petit ange. Il était vraiment adorable. Tout s’éclairait à présent. Il ne m’avait pas ignorée intentionnellement. Il avait juste eu plus important à faire, comme s’occuper de son bébé. Je me sentais bête maintenant de m’être énervée contre lui.

Je finis par attraper son bras pour lui désigner la porte avec un signe de tête. On ne pouvait pas prendre le risque de perturber son sommeil en restant dans la même pièce que lui pendant des heures. Je l’emmenais avec moi pour quitter la chambre et rejoindre le salon où nous pourrions parler plus librement sans prendre le risque de réveiller le petit Iwan. Je le lâchais et me tournais vers lui. « Ton fils est vraiment mignon. Il doit tenir de son père ! » Assurais-je avec un sourire. Mais je finis par poser mes mains sur ma tête. « Je ne savais pas, je suis désolée de t’avoir agressé du coup. Mais avoue que c’était la cause la moins probable. » Là pour le coup, je n’aurais jamais pu deviner. « Je me sens bête. » Je soupirais et posais mes mains sur mes hanches. « Il a quel âge ? » Cependant, je n’avais pas vu la moindre affaire féminine sur le chemin de la chambre ou dans l’entrée. Oui, j’avais l’œil pour ça. Quand je suivais des mecs chez eux pour coucher avec, je faisais toujours attention aux détails pour voir si une femme ne vivait pas sous le même toit. Je ne voulais pas me faire agresser par la femme cocue. « Mais, tu es seul ? Pour l’élever, je veux dire. »

Découvrir Charlie derrière la porte d'entrée de son duplex avait été une surprise pour Alekseï qui ne s’étendait à aucune visite ce jour-là et encore moins la visite de Charlie. Voilà plusieurs mois qu'il n'avait pas vu la jeune femme et le brun avait été loin de se douter que c'était à cause de ça que la blonde s'était pointé chez lui ce jour-là. D'ailleurs la jeune femme n'avait pas perdu de temps pour lui rentrer dedans et lui faire part de son point de vue sur le comportement du jeune homme. La façon dont il l'avait ignoré ces derniers mois et qui avait pu blesser la blonde. Surpris d'entendre ce genre de chose, Aleks avait toutefois laissé un sourire étiré ses lèvres avant d'interroger à son tour la jolie blonde pour savoir s'il lui avait manqué. Un questionnement qui n'avait pas amusé la jeune femme, qui s'était même demandé s'il n'était pas en train de se foutre d'elle. « Je n'oserais pas » N'avait pas pu s'empêcher de lui rétorquer le jeune Leninskaï avant de lui prendre l'une des ses mains pour l'inviter à le suivre.

Ignorant son commentaire au sujet d'une éventuelle partie de jambe en l'air qui pourrait le sauver de cette situation, Alekseï avait entraîné Charlie jusque dans sa chambre. Puis sans faire un bruit il l'avait invité à entrer dans la pièce, allant jusqu'au lit du bébé pour finalement présenter à la blonde son fils. Il ne pouvait ainsi pas être plus honnête avec la jeune femme en lui présentant la chose la plus importante dans sa vie. Le nourrisson dormait d'ailleurs à poings fermés, ce qui avait arraché un sourire à Charlie qui était à ses côtés. Cette dernière avait d'ailleurs soudainement attrapé le bras du Russe pour l'attirer à l'extérieur de la pièce. Une fois en dehors de celle-ci, Aleks avait fait en sorte de refermer le plus discrètement possible la porte de sa chambre. Puis le jeune homme avait suivi Charlie vers le salon avant qu'elle ne lui lâche le bras. La première remarque de la blonde faisant rire le jeune père. « Ah ça c'est sur » Et en exprimant ceci Alekseï n'avait pas pu s'empêcher de se redresser, fier d'entendre ce genre de propos à l'égard de son fils et de lui-même.

Difficilement Charlie était en train de se remettre de cette nouvelle. Les mains posaient sur sa tête, la jolie blonde avait fini par s'excuser, ajoutant que ce bébé était tout de même la cause la moins probable. Toutefois elle se sentait bête. « Arrêtes-tu ne pouvais pas savoir, ce n'est pas grave » Aleks ne lui en tenait d'ailleurs pas rigueur et il préférait se concentrer sur le questionnement de la jeune femme au sujet de l'âge d'Iwan. « Il a 10 mois » Le temps passé tellement vite. C'était fou. Dans peu de temps son bébé aurait un an. Déjà. Une année déjà qu'il était père. Un père célibataire depuis que Misha avait quitté le pays quelques semaines auparavant. D'ailleurs Charlie avait interrogé le jeune homme pour savoir s'il était seul pour l’élever. Hochant la tête, Aleks avait senti comme une boule se former au fond de sa gorge avant de pouvoir répondre. « Oui » Et c'était toujours difficile pour lui d'accepter ça. « Sa mère est partie, enfin avant d'être sa mère c'était surtout ma meilleure amie... » Après quelques secondes de silence, le jeune homme avait rajouté « Elle est répartie en Russie » Après un petit haussement d'épaules le beau brun finissait par conclure. « Il n'y a plus qu'Iwan et moi maintenant » Et c'était une réalité à laquelle il allait devoir s'habituer. Il ne savait même pas s'il reverrait un jour Misha.

Je n’avais jamais compris pourquoi Alekseï avait ainsi coupé les ponts avec moi. Je veux dire, on s’était toujours bien entendu lui et moi, sexuellement notamment. Là-dessus, tout le monde était d’accord. Alors forcément, quand je n’avais plus eu de nouvelles après plusieurs semaines, puis plusieurs mois, je m’étais posé des questions. Est-ce que j’avais fait quelque chose qui l’avait vexé ? Il ne me semblait pas pourtant ! Je n’avais pas eu le temps de lui poser la question ni même d’aller à sa rencontre depuis. Mais aujourd’hui, personne n’allait se défiler. Déterminée à lui tirer les vers du nez et à lui faire face, je n’avais pas hésité à me rendre chez lui. Il fut surpris de me voir, évidemment. Mais en réalité, je ne savais pas qui de nous deux était le plus surpris au final. En fait si. Moi. J’avais d’abord stupidement pensé qu’il allait me faire avaler la pilule avec du sexe puisqu’il m’emmenait versa chambre. Mais non. Loin de là même. Alekseï avait un enfant. Un fils. J’étais sur le cul. Jamais je n’avais envisagé cette possibilité. C’était stupéfiant. A tel point que je me sentais con.

Pour ne pas réveiller le petit ange, j’avais entrainé mon ami jusque dans son salon pour que l’on puisse parler sans souci. Il fallait aussi que je m’en remette. Je m’en voulais de l’avoir presque agressé en arrivant et je culpabilisais. Certes, je ne pouvais pas savoir, mais quand même… Avais-je réagi trop excessivement ? « Dix mois déjà ? » Mon dieu le temps passait à une vitesse folle. Ça faisait déjà si longtemps qu’on ne s’était pas vu lui et moi ? Tout un tas de questions affluèrent dans mon esprit, en même temps qu’elles s’échappaient de ma bouche. J’écoutais mon ami me donner les informations nécessaires à ma compréhension de la situation et en voyant sa mine sombre, je grimaçais légèrement. Le sujet avait l’air d’être sensible… Lorsqu’il eut terminé, je ne pus m’empêcher de m’approcher de lui pour le serrer dans mes bras. Mes bras autour de son cou, je me pressais contre lui dans un geste de réconfort. « Je suis désolée. Loin de moi l’envie de ressasser un passé douloureux… » Je m’écartais légèrement de lui pour poser mes mains sur ses épaules. « Tu avais sans doute d’autres choses en tête à ce moment là, mais tu aurais pu me le dire plus tôt, si je peux faire quoi que ce soit… N’hésite pas. » Un sourire étira mes lèvres. « J’ai de l’expérience avec les enfants, si jamais. » J’en avais déjà quelques uns autour de moi, Melody notamment et Faith ma nièce. « En tout cas, je suis sûre que tu es un père génial. Il a de la chance de t’avoir ce petit ange. » Je n’avais aucun doute là-dessus. Il n’y avait qu’à voir le regard qu’il avait lancé à son fils en me le présentant.

La tempête Charlie s'était calmé aussi vite qu'elle était entré en éruption. Il faut dire que la jolie blonde n'avait sûrement jamais envisagé qu'un enfant de dix mois serait la raison de l'éloignement d'Alekseï. Encore moins que cet enfant serait le fils légitime de l'homme d'affaires. Cette révélation la jolie blonde l'avait pris en pleine figure lorsque le Russe lui avait présenté son fils Iwan en train de dormir gentiment dans son petit lit. La surprise avait de taille et cela avait tout de suite calmé la jeune Pierce qui était entrée très énervé chez le jeune Leninskaï.

Une fois dans le salon, loin du jeune bébé qui était tranquillement en train de dormir, Alekseï avait révélé à son amie l'âge de son enfant. 10 mois! Et oui le temps passait vite et Charlie la première avait accusé le coup. « Et oui, déjà » Et cela révélé aussi le temps qu'il s'était écoulé depuis la dernière fois qu'il avait vu Charlie. Mine de rien maintenant qu'elle était là, le jeune homme s'en voulait un peu de ne pas l'avoir informé des événements. « J'aurais dû te le dire... » Seulement maintenant c'était trop tard et le Russe ne pouvait pas rattraper le temps perdu. Tout comme il n'avait pas pu empêcher Misha de fuir à l'autre bout du monde. Un acte qu'il n'avait d'ailleurs toujours pas accepté et c'était difficilement qu'il en parlait à la jeune femme devant lui. Cette dernière qui avait sûrement ressenti le mal-être du jeune homme l'avait alors pris dans ses bras pour le réconforter et s'excuser de lui faire ressasser un passé douloureux. Puis se reculant quelque peu la jolie blonde lui avait fait savoir qu'il aurait dû lui dire plus tôt et que s'il avait besoin le beau brun pouvait compter sur elle. Selon ses dires la jeune femme avait de l'expérience avec les enfants. « Merci c'est gentil » Même si Aleks avait toujours des difficultés à faire garder son fils par des étrangers, le jeune homme savait que s'il avait besoin il pourrait faire confiance à Charlie et qu'Iwan serait entre de bonnes mains. D'ailleurs la réflexion de la belle blonde qui avait suivi lui avait véritablement fait plaisir puisque la jeune femme lui avait fait la remarque qu'elle était certaine qu'il était un père génial et qu'Iwan avait de la chance de l'avoir. Une remarque qui l'avait touché dans la mesure où c'était probablement la première fois qu'on lui disait une telle chose sur sa relation avec son fils. « T'es adorable » Lui avait-il d'ailleurs rétorqué tout en la serrant dans ses bras quelques secondes avant de s'écarter à nouveau, et lui poser un bisou sur la joue. « Je t'offre quelque chose à boire ? » L'avait-il questionné en changeant de sujet, peu enclin à l'entendre de nouveau le complimenter. Et puis après cette révélation, elle le méritait bien.